La surveillance de l’emploi et les technologies biométriques
Les nouvelles technologies peuvent aider à protéger les employés et sécuriser les actifs. Cependant, il est important de se rappeler que les employés ne perdent pas leurs droits lorsqu’ils arrivent au travail. Les mêmes règles s’appliquent aux données personnelles des employés qu’aux données personnelles du public. Si on pense mettre en œuvre des technologies biométriques, les exigences en matière de protection des données personnelles sont encore plus étendues. Ces technologies peuvent fournir une solution efficaces aux problèmes réels, mais il est important de mettre en œuvre une analyse propre pour s’assurer qu’elles prévoient la bonne solution au problème en question.
Dans les cas où il existe des exemples documentés de violence contre des employés par des membres du public, la vidéosurveillance peut fournir un moyen de dissuasion et un moyen d’identifier les coupables. Cela ne signifie cependant pas que la vidéosurveillance convient à tous les lieux de travail. La vidéosurveillance est très invasive et les avantage de sa mise en œuvre doivent l’emporter sur la perte d’une partie de la vie privée. Le plus grand risque est qu’elle collecte des données personnelles sur tout le monde à portée de main, y compris les individus qui ne sont pas les cibles prévues. Les responsables de traitement ne devraient l’utilise que comme un dernier ressort, après que des alternatives moins invasives n’aient pas résolu le problème, telles que des barrières physiques ou du personnel de sécurité supplémentaire.
Avant de la mise en œuvre, les responsables de traitement devraient avoir des preuves documentées d’un risque continu pour leurs employés. Ils doivent consulter leurs employés, car la vidéosurveillance peut affecter leur bien-être psychologique et leurs droits humains. De plus, il faut afficher des affiches qui informent le public de l’existence de la vidéosurveillance, de son objectif et des coordonnées d’un bureau à contacter pour répondre aux questions, notamment de droit d’accès. Il est nécessaire de mettre en œuvre des politiques et des procédures, qui indiquent où les cameras seront installés, qui aura accès aux données personnelles, combien de temps les données personnelles seront conservées, et quelles garanties technologiques seront mises en œuvre.
Les technologies biométriques sont pratiques et offrent de bons moyens d’indentification. Cependant, elles nécessitent également la collecte des catégories particulières de données personnelles, et ce qui nécessite une protection supplémentaire. Les responsables de traitement doivent probablement effectuer une analyse de l’impact relatives à la protection des données personnelles avant de les mettre en œuvre. Cela nécessite d’examiner les raisons pour lesquelles ils pensent avoir besoin cette technologie et si ces raisons sont suffisamment convaincantes pour justifier la perte de la vie privée impliquée. Par exemple, quel est le problème de sécurité qui nécessite le replacement d’une carte d’accès avec un empreinte digital ou un balayage de l’iris ? Il faut avoir une bonne réponse à cette question.
Habituellement, les responsables de traitement ne devraient pas utiliser la vidéosurveillance ou d’autres technologies de surveillance, comme des logiciels capture de touches sur les ordinateurs, pour mettre leurs employés sous surveillance de façon permanente. La technologie ne remplace pas la gestion en personne. Elles ne doivent pas être utilisées pour mesurer le rendement au travail. Elles ne doivent pas être utilisées pour appliquer la politique de l’entreprise. Le seul cas où cela serait acceptable serait dans le but d’enquêter les incidents de dommages intentionnels ou de vol d’actifs, y compris des données personnelles, lorsqu’ils ont éliminé les autres options moins invasives.
Toutes les actions qui peuvent conduire à la discipline des employés doivent suivre les politiques et les procédures standards des ressources humaines. Le recours trop précoce aux technologies de surveillance peut entraîner des décisions des tribunaux du travail défavorable aux responsables de traitement, même dans les des cas où les soupçons des responsables de traitement sont valables. Il faut toujours consulter un agent des ressources humaines avant de mettre en œuvre les technologies de surveillance sur le lieu de travail.
Les technologies de surveillance et les technologies biométriques peuvent apporter des solutions innovantes à des problèmes difficiles, mais ils comportent des risques propres et ils peuvent créer des nouveaux problèmes. Le principe de transparence dans les lois sur la protection des données personnelles requiert la notification des personnes qui sont sous surveillance. Cependant, être surveillé peut être éprouvant et stressant pour les employés, et peut affecter négativement leurs performances. Certains peuvent déposer des plaintes de protection des données personnelles, et toute la situation peut créer des conflits et détruire les bonnes relations du travail. La surveillance et les technologies biométrique, comme le mariage, ne doivent pas être mises en œuvre de manière spontanée ou à la légère ; mais avec révérence et discernement.